Mélina Plante
by GRBM 2007 • 2008/01/02 • Uncategorized • 2 Comments
Représente:
Trifluvienne exilée à Montréal. Travaille chez 9e Vague, petite entreprise de gérance d’artistes, de production de spectacles et de booking.
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Qu’elle est loin l’époque où j’avais pour tout trésor musical quatre 33T de Nathalie Simard et C’est zéro en cassette… J’y repense avec un brin de nostalgie. Ma discothèque est maintenant mieux fournie, mais trop rares sont devenues les joutes amicales de lip-sync. Quoi qu’il en soit. C’est un plaisir que d’écrire pour une première fois dans le GRBM. Mes honneurs aux initiateurs. J’ai clairement fait l’acquisition de 4-5 excellents CD grâce à vous.
Plate à dire, mais mes achats estampillés “Cuvée 2007” ont été moins nombreux que ceux de cuvées antérieures. Un retard à rattraper… C’est donc bien humblement que je vous présente les quelques albums qui ont fait ma joie cette année, et les spectacles – ceux-là plus nombreux – qui m’ont rendue encore plus invincible qu’un Daniel Grenier sur disque. Voici, en vrac.
Martin Léon, Le facteur vent (La Tribu)
Un auteur-compositeur-interprète qui se ferme la yeule aussi longtemps qu’il n’a rien à dire, j’aime ça! 5 années écoulées depuis Kiki BBQ. Ça valait la peine. Martin Léon sait être pop avec style. Ses ambiances sonores sont zen avec juste ce qu’il faut de groove. Mais surtout, il y a cette volonté de faire sens qui, je l’admets, me touche toujours. Beau travail.
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Daby Touré, Stereo Spirit (Real World Records)
Je n’ai jamais mis les pieds au Festival Nuits d’Afrique. Ce qu’il y a de plus africain chez moi est probablement le dépliant de Maka Kotto qui traîne dans le salon… mais lorsque j’ai entendu ces guitares joyeuses comme musique de fond chez un ami, j’ai demandé qui, quoi, quand, d’oussé. Écoutez les premiers cris de Kebaluso et vous comprendrez quelle couleur prend la légèreté lorsqu’elle est faite Daby Touré. Parfait pour un samedi après-midi estival dans un salon trop chaud de Montréal.
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Socalled, Ghettoblaster (JDub)
J’ai acheté 7 CDs dans la dernière semaine, question de renflouer ma section 2007 et d’écrire ces quelques lignes. Ghettoblaster est définitivement devenu, le temps d’une ride Montréal/Frelighsburg, l’un de mes coups de coeur de l’année. Hip-hop yiddish, soite. Les refrains de Socalled rentrent au poste en malade. L’album est touffu, un peu disparate, mais ô combien vivant.
À écouter pour être convaincu: 80% de l’album, sinon (These Are The) Good Old Days, You are never alone et Heart Attack Feeling.
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Of Montreal, Hissing Fauna, Are You The Destroyer? (Polyvinyl Records)
Pour la pochette, pour le caractère transsexuel bien assumé – mais pourtant faux –, pour l’explosive pièce d’ouverture, Suffer for Fashion, pour la tension qui n’en finit plus dans The Past Is a Grotesque Animal, pour les écoutes multiples que ça exige. En show, généreux et flamboyants.
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Les Frères Goyette, Minimiser les dégâts (Indépendant)
OK. C’est clair, je suis vendue d’avance. Ces gars-là sont mes amis. Reste que leur 2e album mérite d’être écouté. En résumé: 5 excellents musiciens; un 6e membre devenu bricoleur amateur suite à un accident de porte-patio (à chaque spectacle, il bricole sur scène une pièce d’envergure); une musique qualifiée d’agrico-pop, une voix aussi dérangeante que celle de Vigneault; une poésie toute masculine, faite de Viper, de Steve Bégin et de console au gaz. Actifs depuis 10 ans, Les Frères Goyette n’ont que tout récemment donné une couleur plus “grave” à leurs chansons à prime abord loufouques et naïves. Comme un trip d’ado qui tire à sa fin… Quoique le plaisir et l’humour dominent, il faut écouter la dernière chanson de l’album, Entre le quai et la péniche, un hommage aux soldats canadiens tués au Débarquement de Normandie, pour voir ce que les Goyette ont dans le ventre, au-delà de leurs histoires de shop à St-Étienne…
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Beirut, The Flying Club Cup (Ba Da Bing! records)
Grandiose. Ça me donne le goût de courir tout nu dans Paris (?), de gravir les 100 plus hauts sommets du monde, de mettre des majuscules à tous les concepts liés de près ou de loin à l’humanité. Beirut s’écoute fort, dans ton char ou dans tes écouteurs, comme quand tu marches sur St-Denis et que t’es fier d’avoir un sourire incongru de 6 pouces dans face. Accordéon, violon, trompette. C’est à croire que tous les membres du band ont côtoyé la mort dans la dernière année et qu’ils en sont revenus plus intenses et vivants que jamais. Grâce à Beirut, je crois en l’Homme, j’aime la Vie, je suis Poète.
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Catégorie albums posthumes:
Nick Drake, Family Tree (Tsunami LG / Fontana)
Elliott Smith, New Moon (Kill Rock Stars)
J’ai un faible pour les écorchés de l’âme. 2007 m’a bien gâtée avec la sortie de nouvelles compilations de deux écorchés vifs: Nick Drake et Elliott Smith. Enfin, du nouveau matériel à me mettre sous la dent. Si ces nouvelles pièces sont les leftovers de diverses sessions d’enregistrement passées, elles accotent en tout cas la qualité de bien des musicographies “officielles”. À écouter pour vous arracher une larme: All My Trials, chantée par Nick et sa soeur, Gabrielle Drake.
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Meilleurs shows en 2007
Do Make Say Think. National, 13/04/07.
Une dizaine de musiciens sur scène. 6 tounes de 20 minutes – j’exagère à peine. Qui commencent l’air de rien… DMST se prend lentement, avec confiance, chaque pièce étant la promesse d’une traversée intense. De voir autant de monde sur scène qui partage une même longueur d’onde, c’est déjà assez pour avoir le coeur secoué. Je me rappelle avoir dit à un gars rencontré par hasard à la fin du show: “Ça m’a rentré d’dans comme un 2″ X 4″ dans l’cul.”
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Okkervil River. Sala Rossa, 23/09/07.
C’était dimanche, j’étais fatiguée, j’avais des crampes d’estomac. Reste que j’aurais pas voulu être ailleurs que devant ces 7 musiciens de toute évidence heureux de jouer pour nous. Sur CD, Okkervil River est particulièrement mélancolique; Will Sheff a tout du gars qui en est à sa 58e peine d’amour. Sur scène, l’énergie est incroyable. Avec leurs tronches de jeunes collégiens du Wisconsin, O.R. m’a fait revivre mes meilleures années du secondaire: une belle alternative à Sugar Ray et Tripping Daisy…
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Karkwa. Club Soda, 2 au 4/08/07.
Karkwa donne des ostie de bons shows. Éclairage efficace de Mathieu Roy. Va-et-vient de tronc remarquable de François Lafontaine aux claviers. Montées orgasmiques. Cette série de 3 shows aux FrancoFolies m’a tout simplement convaincue que Karkwa était l’un de mes bands rock québécois préférés. Ça me fait comme tout plaisir de savoir que je vais vieillir en même temps qu’eux.
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Vincent Vallières. La Tulipe, 08/02/07.
Le sourire de Vincent Vallières est contagieux. Son band est bon ET beau. Je peux chanter toutes les tounes. Criss, chu ben.
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Tricot Machine. Cabaret Juste pour Rire, 03/08/07.
C’est débile de se foutre autant d’avoir l’air quétaine, de se foutre autant de faire chier avec l’amour, le bonheur, de danser comme quand on avait 8 ans. J’aime Tricot Machine pour ça: parce que ça change des trendy du Mile-End. C’est pas rien.
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Animal Collective. National, 06/09/07.
J’ai beau pas comprendre le pourquoi de leur musique, le comment ils en arrivent là, Animal Collective, en show, me rentre dedans. Il faut voir la tête du claviériste, avec sa frontale bien allumée, partir dans tous les sens. Et Panda Bear piocher en malade sur ses tambours… Tribal, c’est le mot.
… et Architecture in Helsinki, Patrick Watson, les Vulgaires Machins, TV on the Radio…
Salut Mélina,
Je suis ton pompiste et garagiste et salutateur du matin! C’est très drôle que je sois tomber sur tes articles sur le WEB! Mais de la façon dont tu en parles ma curiosité est piqué d’éventuellement essayer un autre genre que ceux que je connasi déjà et surtout de mieux les compfrendres et les définirs..
J’ai hâte de te renvoyer la main 🙂
Prends soin de toi…
Martin D
Je suis la nouvelle locataire sur Christophe-Colomb. Nous avons du courrier pour toi et ton conjoint. Appelle-moi ou écris-moi.